Les fabuleux jardins de Patrice Lebrun
Installé à Vauréal depuis 29 ans, beaucoup le connaissent, la plupart s’étonnent toujours à sa rencontre...
Jamais à cours d’anecdotes et de jeux de mots, Patrice est un touche-à-tout affable, un passionné qui a le sens du partage. Il a récemment reçu le prix coup de cœur du concours départemental des Villes et Villages fleuris du Val d'Oise pour son "Jardin des belles jardinières". Portrait...
Rendez-vous rue de l’Enfance, ça ne s’invente pas... Du jardin partagé qu’il a lancé en 2017 au milieu du quartier, en passant par son jardin, pas si privé, ouvert chaque année aux curieux des Rendez-Vous aux Jardins, Patrice Lebrun va petit à petit nous livrer aussi quelques clés de son jardin secret... Jardinage, vous l’aurez compris, recyclage, bricolage..., et la liste est loin d’être finie vous allez voir, il "repousse" (clin d’oeil) sans cesse ses limites : la passion, l’apprentissage et la découverte n’ont pas d’âge. "Le matin quand je me lève, je ne me demande pas ce que je vais bien pouvoir faire" précise-t-il.
La philosophie de l’Optimisme
Né à Pontoise en septembre 1944, il ne dit pas grand chose de son enfance si ce n’est qu’il s’est fait beaucoup tout seul... et que de sa différence il en a fait une force tout gamin : "je suis roux, les autres enfants m’excluaient, se moquaient... J’ai donc décidé que je serai intelligent et pour ça je les en remercie". Il commence à travailler à 13 ans et demi, incorpore l’armée de l’air à 18 ans, obtient ensuite un DESS de commerce international et, polyglotte (allemand, anglais et italien en sus du français), il devient responsable d’un service d’exportation. Il finit sa carrière dans une entreprise allemande de recyclage et de fabrication de bouteilles en plastique en tant que directeur des marchés, naviguant entre les trois usines situées en Allemagne, en Belgique et à Dunkerque. Toujours en route, les repos sont consacrés à ses trois enfants et à sa femme, Louise, une Québécoise aux longs cheveux roux (sourire), "le coup de foudre de [sa] vie". Parallèlement, il développe ses passions : dessinateur aquarelliste et portraitiste, cuisinier, mosaïste, marqueteur, luthier, jardinier paysagiste, musicien (mandoline, chant et composition), calligraphe et bricoleur/recycleur, notamment en jouant avec les techniques de transformation des matières plastiques... "C’est le petit côté ingénieur de mon maître à penser, Léonard de Vinci. Comme lui, j’ai voulu être un artiste polymorphique. J’ai jamais eu le temps de m’ennuyer ou de traîner dans les bars". Comme disait le Candide de Voltaire : "le travail éloigne de nous trois grands maux, l’ennui, le vice, et le besoin".
Une nouvelle révélation à 73 ans
Pionnier avec l’association vauréalienne "L’Ortie" des "Rendez-Vous aux Jardins" qu’ils ont créés en 1986, récupérés depuis par le Ministère de la Culture, Patrice accueille chaque année de nombreux visiteurs dans son jardin Le petit Québec. Conçu comme un petit havre de paix en hommage aux origines de Louise, on peut y découvrir toute sa créativité et son inventivité, notamment une balancelle canadienne qu’il a construite, pièce unique en France, ou des mosaïques de bouteilles, véritables prismes colorés qui participent de la féerie du lieu. Il y cultive plusieurs variétés de tomates, des aromates, des salades, des radis, des pieds de vigne, un poirier et des pommiers qui lui offrent la matière première bio à toutes sortes de gelées, confitures, condiments... et un excellent jus de pomme maison ! (on a goûté à tout ça, si si) "En 2017, j’ai pu faire 125 litres de jus de pomme mais il m’est déjà arrivé d’en faire jusqu’à 160 litres à l’année ! Avec deux pommiers seulement… Je participe aux Rendez-Vous aux Jardins aussi pour montrer et faire goûter tout ce que l’on peut faire avec un petit jardin" explique- t-il. C’est donc tout naturellement qu’il se rend l’an passé à la conférence de François Rouillay, donnée à Vauréal à l’initiative de l’association GSVO 95, sur la permaculture et le mouvement des Incroyables Comestibles. "Cet homme a changé ma vie ! J’ai tout de suite adopté cette philosophie de culture dans mon jardin et lancé le projet de jardin partagé sur la zone publique à côté de chez moi. C’est un formidable espoir pour tout le monde, qu’on ait ou non un petit bout de terrain. Parce qu’au bout du compte c’est une vision équitable des choses, la vraie notion du partage ! Ça a réveillé et épousé ce que j’ai toujours été au fond". Depuis, Patrice organise des "casse-croûtes de quartier" où il partage volontiers ses connaissances et ses récoltes et espère faire de plus en plus d’adeptes. Qu’est-ce qu’on attend ? Comme le dit Candide, "il faut cultiver notre jardin"...
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